samedi 7 mars 2015

Eclipse du 20 mars 2015: vite des bougies !

Une éclipse partielle de soleil aura lieu le 20 mars prochain en Europe du Nord. Pour la voir en totalité, les courageux et fortunés volontaires devront aller aux îles Féroé ou prendre un bateau et sillonner au petit matin la frigorifique mer du nord entre le Groenland et la Scandinavie, avec un soleil très bas sur l'horizon.

En France, l'éclipse ne sera que partielle, le soleil n'étant caché par la Lune qu'à 65% à Marseille, 78% à Paris et un peu plus de 80% de Brest à Lille. Ce qui n'est tout de même pas si mal finalement.



L'impact sur les panneaux solaires

Ce sera en tout cas très certainement suffisant pour que l'on ressente une baisse générale de la production d'énergie photovoltaïque dans les nombreux pays d'Europe concernés.

Et alors que l'éclipse totale elle même ne dure que quelques fabuleuses petites minutes, la période de semi obscurité qui la précède et la suit peut elle, durer plusieurs heures, avec donc pendant tout ce temps là une sensible baisse d'énergie photovoltaïque.

Ci-contre: le soleil caché à 78% par la Lune à Paris vers 10h30 ce 20 mars 2015.

Sous les tropiques, les habitants utilisent depuis des décennies des chauffe-eaux solaires thermiques, qui remplissent en général parfaitement leur mission: chauffer directement l'eau grâce au puissant rayonnement solaire qui inonde quotidiennement ces lointaines contrées.

Mais tout le monde sait là-bas qu'en période prolongée de pluie, il n'y a tout simplement plus d'eau chaude. On doit aller brancher l'appareil sur le réseau électrique pour compenser, le temps que le soleil veuille bien enfin revenir réchauffer l'eau.

Alors comment compenser l'éclipse, avec des éoliennes ?

Des études menées en Grande Bretagne lors de l'éclipse de 1999 et depuis sur les éclipses suivantes, ont montré qu'une éclipse totale s'accompagne  pour les observateurs au sol d'une chute moyenne des températures de 1°C et d'une diminution moyenne de la vitesse des vents de 0,7 m/s, soit 2,5 km/h, ces derniers se mettant même à tourner de 17° dans le sens inverse des aiguilles d'une montre.


Pour une éclipse partielle comme celle du 20 mars prochain, les effets seront naturellement moindres, mais iront tout de même dans le même sens. Celui où la demande énergétique augmentera (éclairage, chauffage),  et où la production d'énergie renouvelable éolienne et photovoltaïque, elle, au contraire, baissera sensiblement.

Actuellement, la part de ces énergies renouvelables dans la production électrique totale française est minime et les centrales nucléaires existantes compenseront sans trop de problème cette soudaine baisse de production.



Et sans les centrales nucléaires ?

Mais qu'arriverait-il à l'avenir si, comme le souhaitent à demi-mots nos décideurs, notre parc nucléaire disparaissait complètement ? Il serait hors de question de songer à acheter de l'électricité chez nos proches voisins car ils seraient dans la même situation que nous.

On allumerait donc tous simultanément des dizaines de centrales thermiques à charbon supplémentaires ? Quel beau pic de production de CO2 nous aurions là.

On peut quand même espérer que d'ici là, la France aura sagement pensé à construire de multiples barrages hydroélectriques et plein de nouvelles usines marémotrices pour remplacer efficacement et proprement nos centrales nucléaires dont, certes la dangerosité potentielle est indéniable et doit être parfaitement maîtrisée, mais dont la qualité de la production en adaptabilité, en tension et en fréquence est depuis fort longtemps reconnue mondialement.


Mais combien d'éclipses par an en fait ?

Heureusement, il n'y a pas des éclipses de soleil tous les jours et tout ceci n'est peut être finalement qu'un épiphénomène ou un fantasme de journaliste.

En moyenne, il y a quand même sur Terre deux ou trois éclipses de soleil par an, souvent décalées d'environ six mois. Parfois totales, parfois annulaires (la Lune est un peu trop loin et le soleil trop près), ou bien juste partielles.

Date des prochaines éclipses dans le monde: 13 sept 2015, 09 mars 2016, 1 sept 2016; 26 fév 2017 etc...

Et pour la France et l'Europe: 25 octobre 2022 ; 29 mars 2025 ; 12 août 2026 ; 2 août 2027 ; 26 janvier 2028 ; 1 juin 2030 ; 20 mars 2034; etc...

Donc ce n'est quand même finalement pas si rare que cela en fait.


Quelle solution alors ?

Pour régler un problème approchant dangereusement du niveau 4 sur une échelle de graduée précédemment de 1 à 4, certains de nos visionnaires dirigeants ont historiquement souvent courageusement songé à créer un niveau 5 voire même 6, histoire de gagner du temps.

Cette fois-ci, pourquoi pas la création d'un jour férié spécialement dédié aux éclipses ?


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